Du religieux dans la diplomatie

S’il ne fait plus vraiment de doute que la religion est une dimension, parmi d’autres, de la diplomatie mondiale, en déterminer les espaces particuliers d’action et les champs d’influence est une autre question, tant elle fusionne, voire se confond avec les intérêts politiques de certains États. Le prisme religieux qui semble avoir amorcé un retour fulgurant ces quinze dernières années ne doit pas nous laisser penser que le croire avait totalement disparu dans un mouvement de négation idéologique, ou par simple voie de sécularisation. Il n’était tout simplement plus pris en compte par les radars internationaux, si ce n’est comme un levier de structuration géopolitique dans une opposition bipolaire classique, héritée de la guerre froide. Le religieux, en tant qu’idéologie de substitution à celles éprouvées, n’est pas qu’une force de résistance à l’expansion du communisme ou une réponse aux déceptions nées du libéralisme tant économique que culturel. Il se fond dans la réalité complexe du théologico-politique…

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Référence : France Forum, n° 62, juillet 2016

Le saint et grand Concile de l’orthodoxie face à la balkanisation des Églises

Le saint et grand Concile de l’Église orthodoxe s’est terminé dimanche 26 juin 2016. Après une semaine d’intenses travaux à l’Académie Orthodoxe de Crète, le concile a produit pas moins de huit textes : un message, une encyclique, et les six documents préconciliaires à l’ordre du jour du Concile, moyennant certains amendements : jeûne, relation avec le reste du monde chrétien, autonomie, diaspora, mariage et mission de l’Église.

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(Observatoire géopolitique du religieux, juillet 2016)

“L’évolution du paradigme minoritaire des musulmans de Chypre dans la construction de la République de Chypre (1960)”

Résumé

Cet article s’intéresse au processus d’intégration régionale de la minorité musulmane de Chypre et de ses métamorphoses. En effet, la constitution de la République de Chypre, en 1960, a répondu à des dynamiques géopolitiques focalisées sur l’existence d’une minorité musulmane insulaire. Dans le prolongement des violences consécutives au phénomène de décolonisation, cette minorité a progressivement acquis un rôle déterminant dans la constitution d’une réalité politique indépendante, fondée sur le bicommunautarisme. Parallèlement à ce développement, les mutations identitaires de cette communauté méritent d’être étudiées de façon dynamique, au carrefour de l’identitaire et du spatial. De « minorité musulmane », elle est progressivement devenue une « communauté chypriote turque », à égalité de droit avec la communauté chypriote grecque, démographiquement majoritaire. Cet article a donc pour objet d’analyser les transformations identitaires des musulmans de Chypre sous l’effet d’une redéfinition de l’équation géopolitique régionale, dans l’abandon du statut minoritaire au profit de sa redéfinition communautaire inaliénable et pleinement constitutive de la République de Chypre.

Référence:

“L’évolution du paradigme minoritaire des musulmans de Chypre dans la construction de la République de Chypre (1960)” (Changes to the Minority Paradigm of the Cypriot Muslim Community during the Creation of the Republic of Cyprus (1960) in Religious Minorities, Integration and the State, Brepols, 2016, pp.103-117

Entretien – La Croix, 22 juin 2016

Les diasporas, nouveau souffle pour l’orthodoxie

« La question est d’autant plus cruciale que les diasporas sont aujourd’hui l’espace où les relations interorthodoxes se concrétisent le mieux, souligne le P. Nicolas Kazarian, expert auprès du Patriarcat de Constantinople et prêtre à Philadelphie (États-Unis). En outre, de plus en plus d’évêques en sont issus, ce qui entraîne un glissement du centre de gravité de l’Orient vers la diaspora. »

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Entretien – Montesinos.fr

Comprendre: le concile de l’Eglise orthodoxe

Comment se présente l’orthodoxie en 2016 d’un point de vue géopolitique ?

L’orthodoxie est une appellation qui désigne une Eglise chrétienne constituée par la communion de quatorze Eglises locales. Traditionnellement, l’orthodoxie est concentrée sur l’Europe orientale : la Russie et le Sud-Est des Balkans. Depuis une centaine d’années, on assiste à une grande diffusion de l’orthodoxie en Europe occidentale, en Amérique et en Australie à travers un mouvement de diaspora. En effet, après la Première Guerre mondiale, après la Révolution russe, mais aussi à la suite des mouvements de populations entre la Turquie et la Grèce à partir de 1923, des milliers d’orthodoxes prennent la route de l’exil et participent à une recomposition du paysage religieux orthodoxe.

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Entretien – La Croix, 19 juin 2016

Le concile panorthodoxe débute ses travaux en Crète

L’un des plus importants porte sur la « diaspora », terme emprunté au judaïsme pour désigner les communautés installées à l’étranger, tout en restant liées à l’Église mère du pays d’origine. Enjeu politique et financier de taille à l’heure de la mondialisation, cette question touche aussi au cœur de l’expérience orthodoxe. « Si ces diasporas sont une chance pour inciter les Églises à s’ouvrir et coopérer, elles risquent en même temps de les enfermer dans des ghettos ethniques, explique le P. Nicolas Kazarian, prêtre orthodoxe et chercheur en relations internationales, présent comme expert en Crète. Le concile va rappeler que seule la célébration de l’Eucharistie fonde l’Église locale »…

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Entretien Libre Belgique – 7 mai 2016

Le pape François donne une leçon d’Europe

“La dimension chrétienne est peu présente au profit d’un discours universalisant, basé sur des valeurs, qui veut replacer l’Europe face au miroir de son âme”, affirme pour sa part Nicolas Kazarian, en charge de l’Observatoire géopolitique du religieux à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), à Paris.

A entendre la passion avec laquelle le pape François a évoqué ces fameuses “valeurs” européennes, on aurait presque pu confondre son discours avec celui du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Cet Européen très convaincu n’a de cesse de les rappeler aux Vingt-huit, sans toutefois parvenir à se faire entendre de tous. “L’Europe et son unification vous sont très chères, Très Saint-Père, je le sais. Continuez à nous encourager à […] faire – ou refaire – de l’Europe un modèle à suivre”, a lancé M. Juncker. Car le Pape bénéficie malgré tout d’une certaine influence. “Il est conscient de la diplomatie spirituelle qu’il peut déployer et il en profite pour rappeler que sa foi chrétienne catholique est parfaitement compatible avec le destin européen”, note M. Kazarian.

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